Questionnaire CECRL

Après une quinzaine d’années d’utilisation du CECR (Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues), un groupe d’universitaires de Montpellier et de Nancy qui mène une réflexion critique par rapport à cet outil propose à l’ensemble des acteurs de l’enseignement des langues (formateurs, enseignants ou responsables d’institutions d’enseignement et de formation à des niveaux divers) et dans un grand nombre de pays un questionnaire sur leur rapport au CECR, leur intérêt mais aussi leurs critiques.

Bruno Maurer, Professeur, EA 739 Dipralang, Université Montpellier III – Hervé Adami, Professeur, ATILF, Université de Lorraine et CNRS – Virginie André, MCF, ATILF, Université de Lorraine et CNRS – Florence Poncet, Directrice du département de FLE de l’Université de Lorraine – Valérie Langbach, MCF, ATILF – Université de Lorraine et CNRS – Christophe Benzitoun, MCF, ATILF – Université de Lorraine et CNRS – Jean-Marie Prieur, Professeur, EA 739 Dipralang, Université Montpellier III

Voici le lien vers l’enquête.

Les réponses sont anonymes, l’enquête se fait en quelques clics et prend moins de trois minutes…

Merci pour votre participation !

Appel à contributions – Numéro 1

Les trois thématiques, langage, travail et formation, qui sont au centre des recherches que la revue LTF entend promouvoir, constituent une articulation pratique (sur les terrains du travail et de la formation) et épistémologique comme le montrent les contributions du numéro Zéro. Mais ces articulations et ces connexions ne peuvent faire l’économie d’un travail théorique de fond au risque de n’être plus qu’une simple collection, ou juxtaposition, de domaines ou sous domaines disciplinaires d’un côté et, de l’autre, une ingénierie qui ne fonctionnerait et n’avancerait plus que par sa propre énergie cinétique : l’ingénierie produit une réflexion qui contribue à produire de l’ingénierie. Dans un champ très proche du terrain comme celui qui nous intéresse ici, le risque est important. La revue et le réseau LTF ont fait le choix clair de partir du terrain pour y revenir mais sans oublier une étape incontournable au cours de ces allers-retours : la théorisation. Cependant, la théorisation n’est pas une simple réflexion : c’est une construction intellectuelle qui, à partir du réel, contribue à rendre ce réel intelligible et, finalement, à le transformer. Cette théorisation peut passer par des modèles ou des modélisations mais à condition que ces modèles ne figent pas la réflexion. Toute modélisation ne constitue de toute façon pas une finalité théorique : ils restent des points de passage, des fixations temporaires qui ont vocation à évoluer. Les modèles sont eux-mêmes le produit de théories ou d’approches qui doivent être interrogées sans cesse. Notre objectif en effet, avec ce numéro, est de mettre à jour les courants théoriques qui portent les modèles, les recherches et parfois les pratiques. Il s’agit d’aller chercher, au-delà des approches empiriques ou modélisantes en recherche, les références théoriques dites ou non dites. Autrement dit, il s’agit d’aller chercher et d’interroger les théories du langage, du travail et de la formation pour remettre les recherches et les pratiques en perspective. Ce besoin d’altitude théorique est nécessaire pour éviter les dérives techniciennes ou scientistes et pour replacer les approches scientifiques dans le contexte plus large des mouvements du réel qui eux-mêmes déterminent les mouvements des idées.

Cet appel à contributions s’adresse donc à tous ceux qui pourraient apporter cet éclairage théorique concernant les thèmes centraux de la revue : le langage, le travail et la formation. Les contributions pourront provenir d’horizons disciplinaires différents et traiter ces trois thèmes de façon spécifique ou en les articulant.

Calendrier

Le numéro un de la revue sera complet au 31 mars 2017. La revue étant en ligne, nous proposons une procédure souple :

– Les auteurs feront parvenir à la revue des propositions sous la forme d’un résumé de 1000 mots maximum (sans la bibliographie) dès à présent. Ces propositions seront examinées, par le comité de lecture du numéro, au fur et à mesure de leur réception. Un avis sera rendu dans le mois qui suit. De façon à pouvoir clore le numéro fin mars 2017, aucun résumé ne sera examiné après le 31 décembre 2016.

– Les articles seront ensuite également évalués. Les éventuelles demandes de modifications seront envoyées aux auteurs au plus tard un mois après la réception de l’article. Les articles seront ensuite mis en ligne au fur et à mesure jusqu’au 31 mars 2017.

Projet initial : texte de lancement du réseau

Les travaux portant sur « la part langagière du travail » (Boutet 2001) ont été menés par des sociolinguistes, des ergonomes, des psychologues ou des sociologues et ont permis de révéler la place grandissante que prennent les aspects verbaux, et plus généralement symboliques, non seulement dans les relations professionnelles mais également dans le processus même de production de biens matériels ou de services. Les travaux pionniers sur ce thème de recherche ont créé un nouveau paradigme transdisciplinaire qui continue à produire des connaissances scientifiques mais également des pistes pour l’intervention sociale (Boutet, André, Fraenkel, Fillettaz, etc.) Le réseau Langage et Travail, créé en 1987 et animé entre autres par Josiane Boutet et Bréatrice Fraenkel, a permis d’offrir une visibilité à ces travaux et de démultiplier les approches et les recherches.

Par ailleurs, la didactique des langues, dans la continuité des travaux sur l’enseignement/apprentissage des langues de spécialité, a développé un courant de recherche spécifique qui va, pour le français par exemple, du Français sur Objectifs Spécifiques (FOS, (Mangiante et Parpette) au Français Langue Professionnelle (FLP, Mourlhon-Dallies). A cet égard, la didactique des langues s’est appuyée sur les travaux portant sur la part langagière du travail, sans lesquels toute intervention didactique resterait un outillage méthodologique déconnecté des situations de travail et de leur intelligibilité.

La didactique professionnelle quant à elle (Mayen, Pastré, Vergnaud…) s’est intéressée aux questions des formations techniques par les approches scientifiques des sciences de l’éducation, de la psychologie ou de l’ergonomie. Ce faisant, elle s’est retrouvée confrontée à « la part langagière des formations techniques » (Adami et André) qui ne représente pas un simple vecteur d’informations mais possède une épaisseur qu’il est nécessaire d’interroger.

Enfin, ces recherches rencontrent souvent des publics en insécurité langagière, à l’écrit et/ou à l’oral, migrants ou natifs, qui ont été analysés dans leur parcours d’insertion/intégration sociolangagière mais également dans leurs parcours de formation (Adami, Leclercq, Gohard).

Toutes ces recherches atteignent, chacune à leur façon, leurs points les plus avancés de compétence là où commence le champ de compétences de l’autre. Mais, si objectivement elles convergent, elles n’ont pas pour l’instant opéré leur jonction.

C’est l’ambition que nous avons en créant ce réseau Langage, Travail et Formation : permettre à ces courants de recherche convergents de se rencontrer et de travailler ensemble. Les objectifs, les modalités ou les finalités, notamment en termes de publications, restent à définir et à discuter entre les membres du réseau. Celui-ci a vocation à s’élargir en restant toutefois centré sur les trois éléments qui lui donne son nom.