Les trois thématiques, langage, travail et formation, qui sont au centre des recherches que la revue LTF entend promouvoir, constituent une articulation pratique (sur les terrains du travail et de la formation) et épistémologique comme le montrent les contributions du numéro Zéro. Mais ces articulations et ces connexions ne peuvent faire l’économie d’un travail théorique de fond au risque de n’être plus qu’une simple collection, ou juxtaposition, de domaines ou sous domaines disciplinaires d’un côté et, de l’autre, une ingénierie qui ne fonctionnerait et n’avancerait plus que par sa propre énergie cinétique : l’ingénierie produit une réflexion qui contribue à produire de l’ingénierie. Dans un champ très proche du terrain comme celui qui nous intéresse ici, le risque est important. La revue et le réseau LTF ont fait le choix clair de partir du terrain pour y revenir mais sans oublier une étape incontournable au cours de ces allers-retours : la théorisation. Cependant, la théorisation n’est pas une simple réflexion : c’est une construction intellectuelle qui, à partir du réel, contribue à rendre ce réel intelligible et, finalement, à le transformer. Cette théorisation peut passer par des modèles ou des modélisations mais à condition que ces modèles ne figent pas la réflexion. Toute modélisation ne constitue de toute façon pas une finalité théorique : ils restent des points de passage, des fixations temporaires qui ont vocation à évoluer. Les modèles sont eux-mêmes le produit de théories ou d’approches qui doivent être interrogées sans cesse. Notre objectif en effet, avec ce numéro, est de mettre à jour les courants théoriques qui portent les modèles, les recherches et parfois les pratiques. Il s’agit d’aller chercher, au-delà des approches empiriques ou modélisantes en recherche, les références théoriques dites ou non dites. Autrement dit, il s’agit d’aller chercher et d’interroger les théories du langage, du travail et de la formation pour remettre les recherches et les pratiques en perspective. Ce besoin d’altitude théorique est nécessaire pour éviter les dérives techniciennes ou scientistes et pour replacer les approches scientifiques dans le contexte plus large des mouvements du réel qui eux-mêmes déterminent les mouvements des idées.
Cet appel à contributions s’adresse donc à tous ceux qui pourraient apporter cet éclairage théorique concernant les thèmes centraux de la revue : le langage, le travail et la formation. Les contributions pourront provenir d’horizons disciplinaires différents et traiter ces trois thèmes de façon spécifique ou en les articulant.
Calendrier
Le numéro un de la revue sera complet au 31 mars 2017. La revue étant en ligne, nous proposons une procédure souple :
– Les auteurs feront parvenir à la revue des propositions sous la forme d’un résumé de 1000 mots maximum (sans la bibliographie) dès à présent. Ces propositions seront examinées, par le comité de lecture du numéro, au fur et à mesure de leur réception. Un avis sera rendu dans le mois qui suit. De façon à pouvoir clore le numéro fin mars 2017, aucun résumé ne sera examiné après le 31 décembre 2016.
– Les articles seront ensuite également évalués. Les éventuelles demandes de modifications seront envoyées aux auteurs au plus tard un mois après la réception de l’article. Les articles seront ensuite mis en ligne au fur et à mesure jusqu’au 31 mars 2017.