Conférences

Comment se réalisent les inégalités scolaires, alors qu’enseignants, élèves et parents sont massivement de bonne volonté ? Comment les réformes scolaires, cumulées aux conceptions de ce que sont les élèves et l’enseignement, participent à compliquer l’apprentissage des enfants des travailleurs peu qualifiés ? Comment l’école enferme-t-elle ou émancipe-t-elle les élèves de leurs habitudes familiales, notamment les pratiques langagières ?

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« L’école ou quand se cumule l’insécurité langagière avec la méconnaissance des enjeux cognitifs du langage »

A Nancy, le 14 novembre 2019, dans le cadre d’un séminaire intitulé « Regards croisés sur les insécurités langagières ».

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Cette intervention porte sur la notion de rapports à l’écrit et propose une modélisation en 5 composantes considérées dans leurs interactions permanentes. Cette notion sera éclairée par des articulations possibles avec la notion de littéracie. Au final, la pertinence  de la  notion de rapports à l’écrit sera interrogée pour mieux connaitre les publics faibles lecteurs et faibles scripteurs et pour construire une réponse didactique appropriée.

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L’exil nourrit l’ethnicité : migrations, intégrations, identités 

Depuis leur introduction par Vacher de Lapouge en 1896, les notions de ‘groupe ethnique’ et d »ethnicité’ sont devenues incontournables dans les sciences sociales et fournissent les bases intellectuelles à un large éventail de mouvements politiques. Le but de cette conférence est de repenser l »ethnicité’ en fonction de l’évolution des théories identitaires constructionnistes d’Anderson, Bayart, Hobsbawm, Abdelhay, etc. Dans un premier temps, Philip Riley montrera que, d’un point de vue historique, loin d’être l’état naturel des ‘Indigènes’ pendant l’époque précoloniale, l »ethnie’ de l’anthropologie des dix-neuvième et vingtième siècles était la création et l’instrument de l’impérialisme et doit être considérée comme faisant partie de « l’invention de la tradition », tout comme les druides, le shamrock, le kilt, Jeanne d’Arc, les Nuba, etc. Dans un deuxième temps, Philip Riley analysera certaines des retombées actuelles de cette approche en politique d’immigration et intégration et tentera de répondre à certaines questions : pourquoi certaines personnes ou certains groupes deviennent-ils plus ‘ethniques’ à l’étranger que dans leurs pays d’origine ? Quelles sont les relations entre ethnicité et mondialisation ou entre ethnicité et multilinguisme ? Quelles sont les principales implications théoriques et méthodologiques pour la sociolinguistique ?

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L’intégration républicaine : le choix de l’émancipation

Dans une République, nulle personne n’est a priori citoyenne ou citoyen. Il lui faut le devenir, et cela ne se peut que par un effort. Qu’elle soit installée dans le pays depuis 30 générations ou depuis une génération, quelle que soit sa provenance géographique, sa conviction personnelle, religieuse ou athée, cet effort est le même, et il recouvre l’accès raisonné à la conscience de ce que requiert la citoyenneté. Dans la communauté de droit qui définit la République, c’est la volonté de vivre ensemble selon des lois qui est en jeu, et par conséquent la volonté générale, qui vise l’intérêt commun à tous. Ce n’est donc pas l’appartenance à une tradition, à un groupe religieux ou athée, à une origine géographique particulière. Unir par ce qui élève, et non par ce qui soumet, telle est la raison d’être de la République ainsi comprise. Elle a pour corolaires la laïcité et la justice sociale.

Quels sont dès lors les principes fondateurs de la République et de la souveraineté populaire qu’elle inaugure ? Ce sont la liberté, l’égalité, l’universalité de l’intérêt commun à tous, et ces principes sont source de fraternité. La laïcité comme indépendance de l’Etat par rapport à la religion comme à l’athéisme rend crédible et vraie la République en s’interdisant de privilégier une catégorie de citoyens et en assurant la promotion de l’autonomie de jugement que requiert une citoyenneté éclairée. Elle vise donc l’émancipation, c’est-à-dire la libération personnelle et collective par rapport à toute dépendance.

Ainsi, l’intégration républicaine comme union libre et fraternelle se fait non par l’assimilation qui gommerait toute différence ou par la soumission à une autorité religieuse qui aliénerait la liberté, mais par le processus d’affranchissement par rapport à toute tutelle.
L’effort à faire pour y parvenir est tout simplement d’apprendre à penser par soi-même afin de juger en connaissance de cause. D’où le rôle essentiel de l’instruction publique et laïque ; et de l’Ecole qui la dispense.
Telle est l’émancipation ainsi promue, et elle délivre de tout faux semblant comme de toute soumission, sans pour autant compromettre le libre accomplissement de la singularité
personnelle ou de la particularité partagée.

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