Eve Lejot (Universités Paris 3 La Sorbonne Nouvelle et Hambourg)
Langues officielles, langues officieuses en tension au travail : quelles pratiques observables ? Quels réinvestissements dans la formation ?
Les sites principaux d’un constructeur aéronautique européen sont implantés en Allemagne et en France. Cependant, comme le stipulent certains documents internes l’anglais est la langue officielle de l’entreprise. Les déclarations des salariés deviennent plus flottantes quand on en vient au fonctionnement par département. L’équipe de travail est présentée par les personnes interviewées comme une zone à part par ses propres règles linguistiques. Nous avons analysé les tensions entre le prescrit et l’observable notamment grâce à l’étude du « mais » des entretiens. Lorsqu’ils abordent le sujet de la dimension personnelle, les salariés sont souvent tentés de se justifier de certains choix qui sont faits pour accomplir leurs tâches de travail au mieux. Ces choix dépendent de la compétence plurilingue et sont parfois mal assumés si cette dernière est limitée. Cette constatation nous invite à repenser les schémas de formation encore employés aujourd’hui.
Dao Mercier et Josianne Veillette (Université de Fribourg)
« Intégration par la langue » en Suisse : quelles recommandations officielles ? Quelles réalités dans les milieux professionnels ?
À l’heure où les politiques migratoires exigent « l’intégration par la langue » des étrangers dans une Suisse constitutionnellement plurilingue, nous nous interrogeons sur la réalité linguistique d’étrangers qui habitent et qui travaillent dans les cantons de Neuchâtel et de Fribourg. Plus précisément, nous souhaitons jeter un regard sur la façon dont s’articulent l’application des recommandations officielles via les offres de cours de langue(s) et les pratiques sociolinguistiques observées dans certains milieux professionnels.