L’exil nourrit l’ethnicité : migrations, intégrations, identités
Résumé
Depuis leur introduction par Vacher de Lapouge en 1896, les notions de ‘groupe ethnique’ et d »ethnicité’ sont devenues incontournables dans les sciences sociales et fournissent les bases intellectuelles à un large éventail de mouvements politiques. Le but de cette conférence est de repenser l »ethnicité’ en fonction de l’évolution des théories identitaires constructionnistes d’Anderson, Bayart, Hobsbawm, Abdelhay, etc. Dans un premier temps, Philip Riley montrera que, d’un point de vue historique, loin d’être l’état naturel des ‘Indigènes’ pendant l’époque précoloniale, l »ethnie’ de l’anthropologie des dix-neuvième et vingtième siècles était la création et l’instrument de l’impérialisme et doit être considérée comme faisant partie de « l’invention de la tradition », tout comme les druides, le shamrock, le kilt, Jeanne d’Arc, les Nuba, etc. Dans un deuxième temps, Philip Riley analysera certaines des retombées actuelles de cette approche en politique d’immigration et intégration et tentera de répondre à certaines questions : pourquoi certaines personnes ou certains groupes deviennent-ils plus ‘ethniques’ à l’étranger que dans leurs pays d’origine ? Quelles sont les relations entre ‘ethnicité’ et mondialisation ou entre ethnicité et multilinguisme ? Quelles sont les principales implications théoriques et méthodologiques pour la sociolinguistique?